L’objectif est de mettre un terme à vingt et un ans de manque d’ambition politique, pour débarrasser notre pays des millions de tonnes d’amiante encore présentes à ce jour.
Les risques sont connus, il n’y a pas de seuil :
- tous les types d’amiante sont dangereux
- il n’a pas de seuil d’exposition reconnu
- 2 millions de salariés encore exposés, des citoyens, des enfants dans les écoles,
- 20 millions de tonnes sous toutes les formes sur le territoire,
- des dépôts sauvages qui dégradent et polluent nos campagnes et nos rivières.
- Tous les secteurs d’activité publics et privés sont concernés
L'élimination des déchets de l'amiante
Deux méthodes sont inscrites dans la législation :
- l’enfouissement, une méthode à court terme, qui n’élimine pas l’amiante,
- l’inertage, l’élimination définitive.
L’inertage
L’inertage désigne les techniques de traitement des déchets potentiellement toxiques, par emprisonnement des substances dangereuses.
Eradication et l’inertage sont une réponse pour aujourd’hui et pour demain. Débarrasser définitivement le pays du poison nécessite une volonté politique.
A contrario l’enfouissement n’en élimine pas les effets nocifs. L’élimination des déchets amiantés dans les décharges n’apparaît pas comme le système le plus sûr, et ne peut être qu’une solution provisoire.
Ces techniques de traitements des déchets sont actuellement :
La vitrification
L’inertage consiste à mélanger de l’amiante avec des matériaux inertes et du ciment et à chauffer ce mélange à très haute température dans un four à torches plasma pour le transformer en vitrifiat, une roche silicatée non toxique.
Le plasma porté en fusion à 1400° s’écoule du four dans une gueuse en fonte, telle de la lave, qui finit par ressembler à du caramel une fois refroidie. Il est totalement neutralisé et devient un produit inerte, le Cofalit, extrêmement dur pour une utilisation dans la construction des routes, des parkings.
Ce procédé utilisé dans l’usine EUROPLASMA – INERTAM de Morcenx dans les Landes, c’est le seul procédé en vigueur, avec la revalorisation des déchets inertes. Ce projet est en cours d’implantation dans d’autres régions.
Aujourd’hui, 8000 tonnes sont traitées par an sur 20 millions de déchets, la vitrification permet la destruction définitive de l’amiante.
Le trempage des déchets
C’est une méthode de destruction des déchets de l’amiante par trempage dans l’acide sulfurique à froid pendant environ 1 mois. Après séchage à 70°C, le matériau obtenu peut servir de source de silice pour fabriquer des zéolithes de synthèse. Elle a été publiée le 16 mars 2009.
C’est un projet d’un site à Bergerac, en voie de développement, validé par l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) , qui indique avoir fait procéder à des essais sur des quantités de l’ordre du kilogramme avec comme objectif de faire fabriquer un prototype industriel.
Les textes qui nous donnent raison
Une résolution du parlement européen du 14 mars 2013 qui précise :
- dans son point E :
« en considérant que l’élimination des d’amiante dans les décharges n’apparaîtrait pas le système le plus sûr pour empêcher la libération définitive des fibres d’amiante dans l’environnement. . .et qu’il serait donc largement préférable d’opter pour des installations d’inertage de l’amiante »
- le point 14
« invite à promouvoir la création de centres de traitement et d’inertage des déchets contenant de l’amiante sur tout le territoire de l’Union en prévoyant l’arrêt progressif de l’élimination de ces déchets dans les décharges »
Dans son rapport du 18/05/2015 le C.E.S.E Comité Economique et Social Européen, a enfoncé le clou :
« Le comité invite la commission à promouvoir la recherche de l’innovation de sorte à trouver des technologies durables pour le traitement et l’inertage des déchets contenant de l’amiante….. L’éradication complète de tout l’amiante encore présent et de tous les produits concernant de l’amiante doit être un objectif prioritaire de l’U.E. »
Le projet de Pôle Public d’Eradication de l’Amiante
C’est dans cet esprit, dans une démarche de Santé Publique, que le CAVAM et ses associations portent le projet de création d’un PPEA (Pôle Public d’Eradication de l’Amiante).
Grace à ce pôle, la CAVAM et ses associations souhaitent apporter une réponse de santé publique.
Un concept qui rassemblerait tous les acteurs pour le bien commun :
- autour d’une charte et un cahier des charges,
- avec un financement qui ne correspond plus aux seuls critères de rentabilité.
L’éradication de l’amiante aura un coût, mais la santé aussi. Quel est le montant des sommes de santé publique jusqu’à ce jour et à venir au regard des victimes potentielles malheureusement attendues ?
Pour atteindre cet objectif toutes les forces politiques, associatives, syndicales, professionnels de santé et scientifiques doivent converger.
L'amiante et les particuliers
L’amiante a été intégré dans la composition de nombreux matériaux et produits utilisés dans la construction des immeubles d’habitation et des maisons particulières depuis la période d’après-guerre.
Il existe des règles pour éliminer les déchets d’amiante.